Préambule de l'homme qui plantait des arbres
L'Ane et ses maîtres
L'âne d'un jardinier se plaignait au Destin
De ce qu'on le faisait lever devant l'aurore.
Les coqs, disait-il, ont beau chanter matin,
Je suis plus matineux encore.
Et pourquoi ? Pour porter des herbes au marché.
Belle nécessité d'interrompre mon somme ?
Le Sort, de sa plainte touché,
Lui donne un autre maître, et l'animal de somme
Passe du jardinier aux mains d'un corroyeur.
La pesanteur des peaux et leur mauvaise odeur
Eurent bientôt choqué l'impertinente bête.
J'ai regret, disait-il, à mon premier seigneur.
Encore, quand il tournait la tête,
J'attrapais, s'il m'en souvient bien,
Quelque morceau de chou qui ne me coûtait rien.
Mais ici point d'aubaine, ou, si j'en ai quelqu'une,
C'est des coups. Il obtint changement de fortune !
Et sur l'état d'un charbonnier
Il fut couché tout le dernier.
Autre plainte. Quoi donc! dit le Sort en colère
Ce baudet-ci m'occupe autant
Que cent monarques pourraient faire !
Croit-il être le seul à n'être pas content ?
N'ai-je en l'esprit que son affaire ?
Le sort avait raison. Tous gens sont ainsi faits :
Notre condition jamais ne nous contente ;
La pire est toujours la présente.
Nous fatiguons le ciel à force de placets,
Qu'à chacun Jupiter accorde sa requête,
Nous lui romprons encor la tête.
J'ai du bon tabac
Samba
Canon des arbres
Baobab, acajou, thuya, pêcher, houx,
Sureau, cyprès, pin des Landes, palissandre,
Mélèze, tremble, tremble, hêtre, noyer !
Bièvre
Oui, c'est un de ces lieux où notre coeur sent vivre
Quelque chose des cieux qui flotte et qui l'enivre ;
Un de ces lieux qu'enfant j'aimais et je rêvais,
Dont la beauté sereine, inépuisable, intime,
Verse à l'âme un oubli sérieux et sublime
De tout ce que la terre et l'homme ont de mauvais !
Si dès l'aube on suit les lisières
Du bois, abri des jeunes faons,
Par l'âpre chemin dont les pierres
Offensent les mains des enfants,
A l'heure où le soleil s'élève,
Où l'arbre sent monter la sève,
La vallée est comme un beau rêve.
La brume écarte son rideau.
Partout la nature s'éveille ;
La fleur s'ouvre, rose et vermeille ;
La brise y suspend une abeille,
La rosée une goutte d'eau !
8 juillet 1831
Victor HUGO (1802-1885)
Mignonne, allons voir si la rose
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard, Les Odes
est-ce qu'on fait une illustration en-dessous du texte ?
RépondreSupprimerNéïs
Oui, Néîs. En général, je distribue une petite feuille blanche pour ça, que l'on colle ensuite dans le cahier, à la suite du texte ou sur la page suivante. Si tu veux, tu peux le faire tout de suite.
Supprimermaitre vous pouvai envoye le chant "ALLEZ ALLEZ ALLONS CAR J AI OUBLIER MOn cahier
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